Couteaux « Le Thiers », histoire d’une ville

Thiers est une commune du département du Puy-de-Dôme (63) et fait partie de la région Auvergne. Cette ville est la capitale Française de la coutellerie, deux tiers des couteaux produits en France pour la poche, la cuisine ou la table sont fabriqués par des entreprises de Thiers et sa région. Le savoir-faire des couteliers Thiernois puise sa source dans une tradition qui date de plus de six siècles.

Toutes les professions autours de la coutellerie y sont représentées : couteliers, forgerons, sous-traitants, fournisseurs de matières premières… Et pour cause, perchée sur son promontoire et encerclée par un torrent puissant, la Durolle, Thiers possède certaines prédispositions ! La puissance du torrent n’est plus à prouver, elle a permit de faire tourner les meules, les polissoires et toutes autres machines à fonctionnement mécanique. Comme celles en lien avec les carrières de grès situées à moyenne distance. De plus, les paysans des campagnes et montagnes alentours constituent une main d’œuvre de choix. Les revenus issus de la coutellerie constituait pour eux un petit extras en plus des maigres revenus de l’agriculture vivrière, en particulier durant la mauvaise saison.

Une vue de la vallée des usines à Thiers (63)
Une vue de la vallée des usines à Thiers (63) © Dominique Baîs

Lecouteau Le Thiers est un modèle déposé auprès de l’INPI, (Institut National de la Propriété Industrielle) par la la Confrérie du Couteau de Tié en Juillet 1994. Celle-ci réunit des passionnés du couteau, professionnels ou amateurs, et œuvre pour le maintien d’un haut niveau de qualité dans la fabrication des couteaux comme en témoigne la « Jurande » signée par tous les adhérents professionnels.

La jurande, une charte de qualité créée par la confrérie du couteau de Thiers :

  • Le coutelier devra justifier de cinq années d’activité coutelière ;
  • Le graphisme ou le prototype déposé par le candidat coutelier devra avoir reçu l’agrément de la Confrérie sur décision du conseil de Jurande ;
  • Chaque coutelier adhérent au pacte de la jurande devra apposer sa propre marque sur les tables de marques et matricules instituées par la Confrérie ;
  • Pour pouvoir procéder à la fabrication et à la commercialisation du couteau Le Thiers, le coutelier s’oblige à faire figurer sur le couteau la marque « Le Thiers » ainsi que le poinçon  » T. » ;
  • En aucun cas, le coutelier ne pourra effectuer des opérations se rapportant à un rang quelconque en dehors du bassin coutelier de Thiers ;
  • Le coutelier sera tenu de fabriquer le couteau « Le Thiers », et dans tous ses composants à partir de matériaux reconnus de qualité par l’ensemble de la confrérie ;
  • Pour permettre également le suivi de qualité, le coutelier déposera, dès la phase de commercialisation de son couteau et au siège de la Confrérie, un exemplaire de chaque modèle agréé. Le coutelier déposera par ailleurs une fiche technique décrivant les composants du couteau et leur provenance.

Ce fameux couteau Le Thiers vient de fêter cette année son 20ème anniversaire, aujourd’hui, une cinquantaine de couteliers de la région le fabriquent. Vous trouverez plus de précisions sur le site de la Confrérie du couteau de Thiers.

Chez Fontenille-Pataud, nous produisons également notre couteau Le Thiers® depuis plusieurs années maintenant. Nous avons choisi de créer un couteau qui allie tradition et innovation technique : couteau ultra léger, ouverture et fermeture faciles à une main, système de liner-lock avec bille en acier trempé pour maintenir la lame fermée, montage sur bague téflon.

Retrouvez l’intégralité de notre production de nos couteaux pliants Le Thiers® sur notre boutique en ligne.

Les Couteaux Corses – La Vendetta

Vous faites peut-être partis des chanceux qui partent visiter la corse et ses splendides paysages cet été, si vous ne connaissez pas, vous allez vite découvrir pourquoi cette région porte le surnom d’île de beauté. Et elle constitue une destination de choix pour les amateurs de couteaux !

La Corse est une terre de couteaux depuis l’antiquité et sa coutellerie est devenue une véritable tradition.
Le couteau fixe traditionnel est d’abord un poignard «à la génoise», héritage de l’histoire en partie italienne de la Corse.
Comme de nombreuses régions rurales, le couteau était avant tout un outil utilisé par les paysans pour les travaux quotidiens, ou dans un but offensif/défensif. Certains modèles de couteaux Corses sont devenus célèbres avec le temps, mais la liste est loin d’être exhaustive car l’île de beauté regorge de petits couteaux utilitaires ! On les reconnaît facilement car ils portent souvent le nom de leur origine géographique, en langue Corse évidemment.

Des nos jours, ils poursuivent leur histoire avec de nouveaux modèles qui allient tradition et modernité. Et on peut affirmer qu’il n’existe pas « un »,  mais « des » couteaux corses !

La légende du couteau Vendetta

C’est surement le couteau le plus célèbre originaire de Corse. La Vendetta est particulièrement reconnaissable avec sa forme bien particulière : une lame longue et pointue, une mitre large et un manche arrondit.

« Vendetta » est un mot d’origine italienne signifiant « vengeance », le mot ferait référence à « justice privée », notamment entre deux familles (qui utilisait bien souvent des couteaux pour régler leur compte…)

La légende veut qu’à une époque ou les armes à feu n’étaient pas monnaie courante, ce couteau était aussi bien utilisé aux champs pour abattre les animaux que pour restaurer l’honneur d’une famille. Et il n’était pas rare de voir les couteaux ornés de formules aussi assassines que leurs lames. Détail qui a aussi contribué à la célébrité de l’objet.
Le couteau Vendetta porte tout de même, d’une certaine manière, bien son nom ! Contrairement à aux autres couteaux plus «traditionnels» (comme le Pialincu ou encore le Rondinara), les vendettas ne s’inspirent et ne tirent pas leur nom de couteaux de paysans des terres difficiles, ni des marins-pêcheurs des ports côtiers de l’île de Beauté.

Couteaux Vendetta dans le catalogue Bechon-Gorce (Thiers), vers 1895.)
Couteaux Vendetta dans le catalogue Bechon-Gorce (Thiers), vers 1895.)

Mais en réalité…

La vérité est un peu moins glamour. La vendetta Corse est ce qu’on appelle dans le jargon, un couteau néo-régional. C’est un couteau touristique, un bien vilain mot, on vous l’accorde. Et malheureusement, comme beaucoup de modèles célèbres, on trouve une (trop) grande quantité de lames importées de Chine ou du Pakistan sur les marchés, et ce, même en Corse. Pour l’acheteur du XXème siècle, une vendetta achetée sur l’île de beauté était en réalité… thiernoise ! La création de ce couteau est liée à la parution de Colomba, une nouvelle à grand succès de Prosper Mérimée en 1840. L’ouvrage aura pour mérite de lancer la mode des romans-feuilletons. Au menu, amourettes, escarmouches sanglantes et… vengeance bien sûr ! Mais la réalité en Corse est beaucoup moins romanesque, les bergers utilisaient des couteaux beaucoup plus sommaires fabriqués par les couteliers du cru, souvent en corne de bélier, un matériau facile à se procurer.

Avant le Laguiole : le Capuchadou

Le couteau Laguiole est probablement la lame française la plus connue et reconnue, dans l’hexagone et à l’internationale.

Mais avant le Laguiole, qui connu sa première heure de gloire vers 1890, l’Aubrac avait son couteau très spécifique nommé le « Capuchadou » ou « Capujadou« . Son nom provient du verbe de langue romane capusar qui veut dire chapuiser, qui signifie racler un bout de bois.

Avant le couteau Laguiole : le Capuchadou
Exemple de vieux Capuchadou avec leurs étuis en bois.

La vie en Aubrac est difficile, les paysans vivent pauvrement et ne sont souvent propriétaires que de petites parcelles et/ou de quelques bêtes… Les buronniers quittaient d’ailleurs souvent la région en automne pour la capitale afin d’y trouver un emploi hivernal. Il était également courant que des groupes d’équipiers (buronniers) partent pour la Catalogne (souvent pour devenir scieurs de long). Les paysans revenaient ensuite sur leur terre natale au début du printemps.

La naissance du Capuchadou

C’est dans ce contexte que naît le Capuchadou. Il est probablement originaire des alentours de Rodez, et était autrefois fabriqué par ces paysans avec les matériaux qu’ils avaient sous la main.

Le Capuchadou (ou Capujadou) est donc depuis la nuit des temps le couteau de ces paysans du Rouergue, de l’Auvergne et de l’ Aubrac. Il s’agit d’un couteau rustique, à lame épaisse et pointue. Ce couteau rustique ne se fermait pas encore. Que ce soit pour le repas, l’abattage, le soin des bêtes, ou leur propre défense, le Capuchadou était un outil indispensable du quotidien pour ces travailleurs de la terre. En effet, il fallait parfois percer la panse enflée des vaches souffrant de météorisation (pour leur sauver la vie, car elles risquaient de mourir étouffées suite au gonflement) et les retours de foire ne se faisaient pas toujours sans attaques de brigands et autres malandrins. Il était donc traditionnellement glissé nu dans la manche, dans le pantalon, dans la botte ou rangé dans un étui en bois.

Lieutadès est un petit village du Cantal à 900 m d’altitude. Il se situe sur les premières pentes de l’Aubrac, en Auvergne. Ses habitants ont une particularité patronymique : ils sont appelés les Capujadous. Ils tiennent ce surnom d’un verbe occitan qui signifie « tailler » (des bouts de bois).

Des Capujadous à l'oeuvre !
Des Capujadous à l’oeuvre !

Jadis, pendant les longues soirées d’hiver, ils taillaient à l’aide de leur « capujadou », les innombrables chevilles qui fixaient les lauzes, ces énormes dalles de pierre qui sont assemblées pour former la couverture des toits. Ils ont tant taillé de ces chevilles que le surnom leur est resté.

Le couteau Capuchadou « nouvelle génération » est désormais fabriqué dans notre coutellerie, vous pouvez également l’acheter en ligne : www.capuchadou.fr.

Le guillochage du couteau

Un couteau est avant tout un objet utilitaire, que l’on peut même qualifier d’outil à part entière. Il est utilisé depuis des siècles et ce, quelque soit son modèle, pour assister les paysans dans leurs tâches quotidiennes. Très vite, cet outil d’abord rudimentaire se pare de décors de plus en plus somptueux. Si beaucoup d’amateurs de couteaux sont familiers des lames damas et autres manches en matières rares et précieuses, on met souvent de côté le travail dit de « Guillochage« .

Le guillochage est une technique de gravure en creux, qui permet de décoration des lames, ressorts et platines par enlèvement de matière à la lime ou au burin. Le plus souvent, le guillochage se fait de façon symétrique et se compose de traits et de courbes entrelacées. Il est réalisé avec des limes et burins de tailles et de formes différentes sur de l’acier pour les ressorts, mais c’est une technique également applicable au bois ou à l’ivoire. Ce travail nécessite un temps d’apprentissage assez long afin de maitriser chaque coups de limes pour obtenir le rendu souhaité.

Si le guillochage est un travail classique en coutellerie, le terme est également connu en horlogerie. Les montres haut de gamme disposent souvent d’un cadrant orné de motifs composés de lignes droites qui jouent avec les reflets et la lumière. Au delà de l’aspect esthétique, le guillochage confère également au cadran une meilleure lisibilité. Comme en coutellerie, le guillochage des montres est d’abord manuel, mais l’invention de machines spécialisées (le tour à guillocher) va bouleverser cette industrie. Un grand nom de la joaillerie, Pierre-Karl Fabergé, va d’ailleurs populariser la technique grâce à ces œufs ornés de guillochis émaillés.

Mais que ce soit en horlogerie ou en coutellerie, toute la difficulté pour l’artisan est de conserver des motifs symétriques et réguliers !

Un ressort en cours de guillochage
Un ressort en cours de guillochage par un artisan coutelier.

Dans les ateliers traditionnels de coutellerie comme le notre, ce travail est réalisé à la main. Le guillochage ne concerne d’ailleurs pas qu’une seule partie du couteau, les platines,  le dos de la lame et l’intérieur du ressort peuvent être ciselés, cette gamme de couteaux est souvent supérieure en terme de prix puisque le travail manuel est encore plus conséquent. Un guillochage de qualité est effectué à main levée pour réaliser un décor finement soigné. Il aura en plus l’avantage d’être unique !

Le travail de guillochage peut être plus ou moins délicat, tout dépend du motif choisi ou encore du gabarit du couteau. Un guillochage dit « fin » sera du plus bel effet sur un couteau aux matériaux d’exception comme une lame en acier damas et manche en corail par exemple. Il se rapproche alors d’un travail de joaillier.

Dans notre atelier, nous n’ imposons  aucun modèle de guillochage prédéfini, chaque coutelier réalise ce travail avec son inspiration du moment afin de ne pas brider leur talent et de concevoir des couteaux uniques. Nous mettons un point d’honneur à améliorer chaque jour notre technique de guillochage pour vous proposer des couteaux toujours plus travaillés, le talent de nos couteliers a fait le reste.

Exemples de guillochage.

Bienvenue sur le blog Fontenille-Pataud

Bienvenue sur le blog de la coutellerie Fontenille-Pataud. Bien évidemment nous parlerons de couteaux et de coutellerie, mais nous aborderons également des thèmes divers et variés qui nous tiennent à cœur.

Nous vous souhaitons une excellente lecture sur ce blog.

Comme vous le savez, retrouvez l’ensemble de nos couteaux et autres couverts de table sur www.fontenille-pataud.com .